2018年12月26日水曜日

Arte-Karambolage : les superstitions turques, suite et fin


Ou encore je pouvais ranger impeccablement mes chaussures en prétextant que j’étais quelqu’un d’ordonné : on ne doutait pas une seconde que je craignais un malheur si mes chaussures étaient mises à l’envers. A la cuisine la tâche se compliquait déjà. En Turquie je n’avais jamais pris un couteau des mains de quelqu’un de peur de me fâcher avec la personne. Mais en France, impossible de refuser une main tendue avec un couteau. Donc je prétextais une sonnerie imaginaire de téléphone juste au moment précis où je devais saisir l’instrument qui allait couper notre amitié.

1.     Pourquoi rangeait-elle impeccablement ses chaussures ?
2.     Que prétextait-elle quand quelqu’un voulait lui donner un couteau à la cuisine ?

J’avais d’autres astuces. Invitée dans une maison de campagne où mes hôtes avaient l’habitude de se reposer sous leur magnifique figuier, je chantais à tue-tête à l’heure de la sieste. Ils me prenaient pour quelqu’un d’irrespectueux mais en vérité je leur sauvais la vie : chez moi chacun sait que dormir sous un figuier porte malheur pour sept ans.

3.     Pourquoi ses amis qui l’invitaient dans leur maison de campagne la prenaient pour quelqu’un d’irrespectueux ?

Un jour où comme d’habitude j’avais passé mon temps à user de toutes sortes de ruse successives pour empêcher mes amis de passer une porte avec le pied gauche, de pointer un cimetière du doigt ou encore de se regarder dans le miroir après minuit, j’ai décidé que ça ne pouvait plus durer. Si je voulais m’intégrer dans une société cartésienne, il fallait que je renonce une fois pour toutes à ces superstitions issues d’une époque où la Turquie n’était pas encore islamisée, mais vivait sous une empreinte chamanique, c’est-à-dire dans un monde où interfèrent les êtres humains et les êtres surnaturels. Courageusement, je me suis débarrassée de toutes mes manies orientales, une par une. Et figurez-vous que j’ai réussi.

4.     Citez trois autres superstitions turques.
5.     Pourquoi veut-elle se débarrasser de ses superstitions turques ?
6.     De quelle époque viennnent ces superstitions ?

Mais je me suis rendu compte que petit à petit, copiant mes amis français, je commençais à faire de drôles de choses. Moi, dorénavant, je me refuse à passer sous une échelle. Et depuis un certain temps je me méfie des chats noirs. Pour conjurer le mauvais sort, je ne tape plus sur du bois trois fois de suite, comme je faisais autrefois. Non, je touche juste du bois en disant « je touche du bois ».

7.     Quelles sont les superstitions françaises qu’elle a adoptées ?

A ma grande surprise, ces mêmes amis français qui s’étonnaient de mes folles traditions orientales, trouvent parfaitement normal que je donne une pièce à celui qui m’offre un couteau pour ne pas couper notre amitié ; que je me garde bien d’ouvrir un parapluie dans une maison ; que je n’oublie jamais de dire merde aux étudiants qui vont passer leur examen et que je veille à ne surtout pas prononcer les mots corde et lapin dans un théâtre. Je n’ai probablement pas fini mon apprentissage. C’est qu’un nombre d’esprits rôdent en France, même si les Français n’en ont pas toujours conscience. Vous ne trouvez pas ça curieux pour une société si cartésienne ?

8.     Donnez quatre autres exemples de superstitions françaises.

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