Partie étudiée en classe le 3 décembre
Deux
juillet 1915, pour annoncer à Fernande qu’il part combattre à Arras, il
écrit :
« Ma
bien chère femme
Avant
de partir au travail, je t’envoie ces deux mots afin de satisfaire à ton désir
et de passer un moment avec toi. »
Désormais,
père de petits jumeaux, Pierre et Louis, il contemple souvent leur photo que sa
femme a spécialement faite pour lui.
« En
les regardant ainsi, les bébés ont toujours l’air plus sage pour moi. Je ne les
entends jamais pleurer. Néanmoins, je te prie de croire que j’aimerais mieux
les entendre pleurer plutôt que d’entendre le bruit du canon. »
Questions :
1. Qu'est-ce que sa femme a envoyé à Pierre ?
À
Arras, les combats sont très violents. Mais là encore, Pierre emploie un ton
rassurant :
« Nous
sommes retranchés dans les ruines des maisons à 30 ou 40 mètres des Boches mais
ils sont bien gentils. Je crois que ça bardera moins que là où nous étions
depuis le 6 mai. »
Questions :
2. Qu'est-ce que Pierre essaie de faire dans ses lettres à sa femme ?
Le
24 septembre, la veille de l’offensive majeure de l’Artois, Pierre écrit :
« Ma
bien chère femme,
Je
suis en bonne santé et vous souhaite de même, ainsi qu’à mes chers parents. Je
pense toujours que Dieu me conservera à de ton amour et à l’affection de tous
les êtres qui me sont chers afin que bientôt nous puissions reprendre ensemble
notre vie heureuse d’autrefois. »
C’est
l’image d’un homme jeune, mais marqué par un an de guerre.
« La
photo est prise à Arras en septembre 15 et on voit Pierre Grenier, assis,
avachi même. Et on voit que cet homme a subi une épreuve de plus d’un an. Pas
de permission. Très peu de nouvelles. Il a fait des centaines de kilomètres à
pied entre la Marne, Charleroi et Arras. Et on voit le poids de la guerre sur
les épaules de ce personnage. Et on voit le soldat tel qu’il pouvait être
quasiment à la veille de son décès ou de sa disparition. »
Questions :
3. Comment Pierre se tient-il sur la photo ?
4. Quelles étaient les conditions de l'année passée au front ?
Fin du texte, non étudiée en classe
Le
24 septembre 1915, le 59e régiment d’infanterie était cantonné
autour d’Arras et les troupes françaises vont commencer à bouger vers minuit
environ. Et le but de ce déplacement de troupes, c’est de venir dans les
premières lignes qui sont juste devant nous. Donc, il y a environ 5 ou 6 kilomètres
à faire à pied la nuit. Et pour joindre la première ligne française qui est
devant nous, il va devoir traverser le village de Roclincourt.
Journal de marche
du commandant Cabos, 59e régiment.
Nuit
très obscure, temps pluvieux. Boyaux boueux qui rendent déjà pénible l’arrivée
à Roclincourt par les boyaux du vallon. À 3 heures, un feu violent d’artillerie
ennemi est dirigé sur Roclincourt et dure jusqu’à 4 heures.
Résultat,
le 59e régiment d’infanterie va être dispersé et Grenier ne va pas
prendre le même chemin que ses collègues. Il va prendre un petit boyau d’accès
qu’on appelle la tranchée Lesieur.
Les
unités qui avaient franchi ce village ont pu gagner leur emplacement. Mais les
dernières compagnies ont été forcées de stopper et d’attendre la fin de la
rafale.
Et
c’est dans cette tranchée que l’artillerie allemande va faire écrouler une
partie de la paroi de la tranchée et c’est comme ça que le soldat Grenier va
disparaître dans la nuit du 24 au 25 septembre 1915.
Le
tir de barrage a complètement bouleversé les boyaux de communication conduisant
aux premières lignes. Malgré les difficultés de circulation souvent à
découvert, toutes les unités ont à peu près gagné leurs emplacements à 5
heures. Le dispositif d’attaque est alors en place.
Bien
évidemment il ne va participer à l’assaut du lendemain mais il va être
considéré comme étant disparu au cours des combats.
Au
soir du 25 septembre 1915, dans son journal de marche, le commandant Cabos
dresse un terrible tableau, faisant état de 166 hommes tués au combat dont 61
disparus. Pierre Grenier est l’un d’eux. Il faudra attendre une décision de
justice de 1921 pour qu’il soit officiellement déclaré mort et presqu’un siècle
pour que son corps soit retrouvé. Il est aujourd’hui inhumé dans le caveau
familial.
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