2018年12月3日月曜日

700 000 Roclincourt : le dernier jour du soldat Grenier (suite et fin) (bis)


Partie étudiée en classe le 3 décembre
 
Deux juillet 1915, pour annoncer à Fernande qu’il part combattre à Arras, il écrit : 
« Ma bien chère femme
Avant de partir au travail, je t’envoie ces deux mots afin de satisfaire à ton désir et de passer un moment avec toi. » 

Désormais, père de petits jumeaux, Pierre et Louis, il contemple souvent leur photo que sa femme a spécialement faite pour lui. 
« En les regardant ainsi, les bébés ont toujours l’air plus sage pour moi. Je ne les entends jamais pleurer. Néanmoins, je te prie de croire que j’aimerais mieux les entendre pleurer plutôt que d’entendre le bruit du canon. »

Questions : 
1. Qu'est-ce que sa femme a envoyé à Pierre ?

À Arras, les combats sont très violents. Mais là encore, Pierre emploie un ton rassurant :
« Nous sommes retranchés dans les ruines des maisons à 30 ou 40 mètres des Boches mais ils sont bien gentils. Je crois que ça bardera moins que là où nous étions depuis le 6 mai. »

Questions : 
2. Qu'est-ce que Pierre essaie de faire dans ses lettres à sa femme ?

Le 24 septembre, la veille de l’offensive majeure de l’Artois, Pierre écrit :
« Ma bien chère femme,
Je suis en bonne santé et vous souhaite de même, ainsi qu’à mes chers parents. Je pense toujours que Dieu me conservera à de ton amour et à l’affection de tous les êtres qui me sont chers afin que bientôt nous puissions reprendre ensemble notre vie heureuse d’autrefois. »


C’est l’image d’un homme jeune, mais marqué par un an de guerre.
« La photo est prise à Arras en septembre 15 et on voit Pierre Grenier, assis, avachi même. Et on voit que cet homme a subi une épreuve de plus d’un an. Pas de permission. Très peu de nouvelles. Il a fait des centaines de kilomètres à pied entre la Marne, Charleroi et Arras. Et on voit le poids de la guerre sur les épaules de ce personnage. Et on voit le soldat tel qu’il pouvait être quasiment à la veille de son décès ou de sa disparition. »

Questions :
3. Comment Pierre se tient-il sur la photo ?
4. Quelles étaient les conditions de l'année passée au front ?


Fin du texte, non étudiée en classe

Le 24 septembre 1915, le 59e régiment d’infanterie était cantonné autour d’Arras et les troupes françaises vont commencer à bouger vers minuit environ. Et le but de ce déplacement de troupes, c’est de venir dans les premières lignes qui sont juste devant nous. Donc, il y a environ 5 ou 6 kilomètres à faire à pied la nuit. Et pour joindre la première ligne française qui est devant nous, il va devoir traverser le village de Roclincourt.
Journal de marche du commandant Cabos, 59e régiment.
Nuit très obscure, temps pluvieux. Boyaux boueux qui rendent déjà pénible l’arrivée à Roclincourt par les boyaux du vallon. À 3 heures, un feu violent d’artillerie ennemi est dirigé sur Roclincourt et dure jusqu’à 4 heures.

Résultat, le 59e régiment d’infanterie va être dispersé et Grenier ne va pas prendre le même chemin que ses collègues. Il va prendre un petit boyau d’accès qu’on appelle la tranchée Lesieur.

Les unités qui avaient franchi ce village ont pu gagner leur emplacement. Mais les dernières compagnies ont été forcées de stopper et d’attendre la fin de la rafale.
Et c’est dans cette tranchée que l’artillerie allemande va faire écrouler une partie de la paroi de la tranchée et c’est comme ça que le soldat Grenier va disparaître dans la nuit du 24 au 25 septembre 1915.

Le tir de barrage a complètement bouleversé les boyaux de communication conduisant aux premières lignes. Malgré les difficultés de circulation souvent à découvert, toutes les unités ont à peu près gagné leurs emplacements à 5 heures. Le dispositif d’attaque est alors en place.

Bien évidemment il ne va participer à l’assaut du lendemain mais il va être considéré comme étant disparu au cours des combats.

Au soir du 25 septembre 1915, dans son journal de marche, le commandant Cabos dresse un terrible tableau, faisant état de 166 hommes tués au combat dont 61 disparus. Pierre Grenier est l’un d’eux. Il faudra attendre une décision de justice de 1921 pour qu’il soit officiellement déclaré mort et presqu’un siècle pour que son corps soit retrouvé. Il est aujourd’hui inhumé dans le caveau familial.

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